Au 16ème siècle, lors de la découverte de l'Amérique, les conquistadors espagnols furent très surpris de voir les Aztèques jouer avec des balles rebondissantes faites à partir de latex.
Le début du 20ième siècle marquera l'ère de la fabrication chimique du caoutchouc ; Faraday montre en 1826 que le caoutchouc peut être fabriqué à partir du pétrole.
Les Européens découvrent, chez les populations indigènes, l’usage du caoutchouc (balles, bottes, toiles enduites, récipients) produit du latex de plusieurs plantes dont l'hevea brasiliensis.
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1736-1744Lors de son expédition en Amérique du Sud, le Français Charles Marie La Condamine redécouvre cette substance élastique, dont il francise le mot «cao tchu » (bois qui pleure) par le mot « caoutchouc ». Il rapporte des échantillons de latex en Guyane française, mais son utilisation reste limitée en raison de sa sensibilité au froid (il fige) et à la chaleur (il devient visqueux). Véritablement intrigué par cette matière, l’ingénieur français François Fresneau part à la recherche de l’arbre qui donne cette mystérieuse substance. C’est à lui que revient le crédit des premières études scientifiques sur le caoutchouc. Il s’est servi du latex pour imprégner une de ses paires de bottes (imperméabilisation), mais ce n’était guère efficace, car sous l’action du soleil, le caoutchouc devient poisseux et fond.
1761Deux chimistes français (Macquer et Hérissant) parviennent à dissoudre du caoutchouc sec (coagulé) avec de l’éther ou de l’essence de térébenthine.
1770Le chimiste britannique Joseph Priestley découvre que le caoutchouc peut effacer ou gommer des marques d'encre par frottement.
1791L’industriel britannique Samuel Peal lance la première application commerciale du caoutchouc. Il brevète cette année-là une méthode d’imperméabilisation des tissus par traitement avec une solution de caoutchouc dans la térébenthine. |
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1819Thomas Hancock observe un curieux phénomène : 2 morceaux de caoutchouc brut, fraîchement coupés, possèdent la propriété de se souder lorsqu’on les presse l’un contre l’autre. De là son idée qu’en déchiquetant finement du caoutchouc brut, on pourrait obtenir, par moulage sous pression, des objets de formes diverses. Mais au lieu d’obtenir la poudrette qu’il souhaitait, il obtient une masse pâteuse et plastique qu’il était possible de modeler. Cette opération prit plus tard le nom de « mastication ». Pour la première fois, il était possible de fabriquer des objets à partir de caoutchouc brut, mais un inconvénient majeur retardait encore la progression de l’industrie du caoutchouc : les objets ainsi modelés s'altèrent rapidement selon les variations de la température (ils deviennent visqueux à la chaleur; durs et cassants au froid).
1823La fabrication de tissus imperméables prend un certain essor après que Charles Macintosh découvre que le caoutchouc brut pouvait se dissoudre dans le benzol, un solvant économique.
1839La mise au point de la vulcanisation par l’Américain Charles Goodyear allait donner le coup d’envoi à l’industrie du caoutchouc. Il observa que le caoutchouc cru traité par le soufre, à température supérieure au point de fusion de ce produit, subit une transformation qui améliore considérablement ses propriétés mécaniques ainsi que sa résistance aux variations de température.
1854La première usine de caoutchouc ouvre ses portes à Montréal. La Brown, Hibbard, Bourn & Co qui prendra plus tard le nom de Canadian Rubber Company fait sa renommée en fabriquant des couvre-chaussures en caoutchouc.
1860Le chimiste britannique Charles Hanson Williams démontre que le caoutchouc naturel est un polymère de l’isoprène.
1876-1877Le Britannique Henry Wickham récolte et exporte hors du Brésil 70 000 graines d’hevea brasiliensis, qui sont à l’origine des premières plantations de l’hevea brasiliensis en Asie.
1888John Boyd Dunlop invente le premier pneumatique. Il conçoit une chambre à air « enveloppée » d'une toile en coton tissé, qu'il colle et cloue sur une jante en bois. Son invention obtient un succès immédiat auprès des utilisateurs de vélo.
1891Les frères Michelin déposent le brevet du pneu démontable, qui marque le début de l’ère industrielle du pneumatique. |
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1909Le chimiste allemand F. Hofmann dépose le premier brevet de caoutchouc synthétique.
1920-1930Apparition des premiers caoutchoucs synthétiques : polybutadiènes (PB), copolymères de butadiène et de styrène (SBR), polychloroprènes (CR).
1940-1945Essor de l’industrie du caoutchouc synthétique SBR en Allemagne et aux États-Unis, provoqué en 1942 par la mainmise japonaise sur la production de caoutchouc naturel du Sud-Est asiatique, qui représentait alors près de 90 % de la production mondiale.
1950-1960Mise au point de procédés de synthèse en solution faisant appel à des catalyseurs conduisant à la fabrication d’élastomères stéréoréguliers, polybutadiène, polybutadiène, polyisoprène, et à une grande variété d’élastomères spéciaux. La production monte en flèche et l’utilisation du caoutchouc ne cesse de croître – grâce au développement de la bicyclette et de l’automobile. |
L’hévéa ne pousse pas au Québec. Sa sève – le caoutchouc – a pourtant donné naissance à une industrie bien vivante chez nous!
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1854-1855C’est à Montréal, en 1854, que l’industrie canadienne du caoutchouc fait ses premiers pas. La toute première usine voit le jour au coin des rues Saint Mary et Monarque (aujourd’hui Papineau et Notre-Dame) à l’initiative de trois notables anglophones de la ville : messieurs William Brown, George Bourn et Ashley Hibbard. Les trois hommes sont d’avis que le Canada est le pays au monde où les habitants ont le plus besoin d’un produit révolutionnaire : les couvre chaussures – ou « claques » – en caoutchouc! Depuis le Québec, les ventes s’étendent à l’Ontario, avant de conquérir l’Angleterre, les États-Unis et l’Europe. Dès septembre 1854, 2 000 paires de claques partent vers Hambourg, en Allemagne. L’entreprise diversifie ses produits et se met à fabriquer des bottes, des sandales, des pantoufles, des mocassins, ainsi que des textiles imperméabilisés. Ses efforts sont salués par un prix d’excellence signé de la main de Napoléon III, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, en 1855.
1866Le magnat montréalais sir Hugh Allan, fondateur de la Merchant’s Bank et propriétaire notamment de la Montreal Telegraph Company, prend les commandes de l’entreprise. Il enregistre alors la célèbre marque de commerce « Jacques Cartier », que porteront les bottes produites par l’entreprise, laquelle changera de nom pour être appelée la Canadian Rubber Company.
1882Dans le reste du Québec, en Estrie en particulier, d’autres usines ouvrent. En 1882, l’entrepreneur S.H.C. Miner ouvre une usine de chaussures en caoutchouc à Granby.
1896La Boston Rubber Company of Montreal crée la Rubber Company de Saint-Jérôme, qui lance en 1911 la fabrication des premières chaussures de sport, surnommées « tennis ». Avec ses sept usines, le Québec compte la moitié de la production canadienne de caoutchouc. |
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1906Dès 1906, une période de concentration s’amorce. Un an plus tard, avant même de fêter son premier anniversaire, la Consolidated Rubber englobe six entreprises de caoutchouc. Elle possède des usines à Montréal, Granby, et Saint-Jérôme, ainsi qu’à Port Dalhousie et Berlin (aujourd’hui Kitchener), en Ontario. Ce nouveau géant canadien du caoutchouc attire rapidement l’attention de la United States Rubber Company qui en prend le contrôle. Et, dès 1966, toutes ces compagnies fusionnées forment la géante Uniroyal, présente dans 23 pays. L’industrie du caoutchouc n’a pas pris l’importance qu’elle connaît en produisant seulement des claques et des bottes. Sa prospérité, elle la trouvera avec l’essor d’une industrie qui démarre à la fin du XIXe : l’automobile. Après avoir fabriqué des bottes, des imperméables, des boyaux d’incendie (anciennement fait de cuir) et des pneus de bicyclette, la Canadian Rubber se lance dans la fabrication de pneus pour la « carriole sans attelage ». En 1906, elle se fait un nom grâce à ses célèbres pneus « Canadian Clinchers ». Au début, la production est modeste. L’usine de la rue Papineau ne produit que quatre exemplaires de Clinchers par jour… mais il est vrai que les rues de Montréal ne comptent alors qu’une douzaine de voitures! Six ans plus tard, la production atteindra 400 pneus par jour.
1910La Canadian Rubber n’est déjà plus seule en piste. La Goodyear Tire & Rubber Company, fondée en 1898 par l’Américain Frank Seiberling, décide d’implanter à Bowmanville en Ontario sa première usine à l’extérieur des États-Unis.
1926Au Québec, la première usine de Goodyear voit le jour à Saint-Hyacinthe. Elle est chargée de produire du textile pour la fabrication des pneus.
1947Goodyear rachète une ancienne usine de la défense nationale à Québec. Celle-ci produira des pièces pour l’industrie de la chaussure, des rouleaux d’essoreuses et divers produits moulés, dont des rondelles de hockey!
1965Goodyear implante à Valleyfield une usine de fabrication de pneus qui deviendra, au fil des ans, un important complexe industriel et l’un des plus importants employeurs de la région.
1966Avec l’usine de Bridgestone-Firestone, inaugurée en 1966 à Joliette, le Québec compte aujourd’hui deux usines de fabrication de pneus. Mais, au-delà des pneus et des chambres à air, l’industrie québécoise du caoutchouc entretient toujours d’étroites relations avec l’industrie automobile.
1999La fabrication de pièces moulées pour le secteur du transport représente, à elle seule, 35 % de la production québécoise qui, en 1999, s’élevait au total à 791 millions de dollars. |
L’industrie du caoutchouc au Québec regroupe 82 entreprises dont plus de la moitié sont établies dans les régions de la Montérégie, de Montréal et de l’Estrie. Le caoutchouc donne de l’emploi à plus de 6 000 personnes au Québec et son PIB est d’une valeur de 495 M$.
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